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LE DEVELOPPEMENT DURABLE ET SES TROIS VOLETS INDISSOCIABLES
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Notre parti pris
Les billets d'humeur étant par hypothèse des commentaires de l'actualité, il ne nous a pas paru utile de reprendre ici tous les billets que nous avons publiés depuis l'an 2000. Leur lecture serait trop fastidieuse. A l'occasion de la refonte totale de notre site en ce mois de juillet 2015, nous ne reprenons que nos derniers billets d'humeur.
CLIMAT ET COMMERCE MONDIAL : L'INCOHERENCE AU POUVOIR
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«Les autres combats n’ont aucun sens si celui du climat est perdu». Dès lors, la taxation du diesel en France est une mesure apparemment courageuse. En fait il n'en est rien car à Bruxelles on fait tout le contraire. On multiplie les accords de libre échange sans prévoir la compensation du supplément d'émission de GES que cela entraîne. L'incohérence est totale. La France laisse faire.
Voir la totalité du billet sur :
https://blogs.mediapart.fr/bertrand-de-kermel/blog
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LE PRESIDENT DE DAVOS DEMANDE UNE REFORME DU CAPITALISME DE MARCHE.
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En vous souhaitant une excellente année 2017, nous formons le vœu que le Parlement européen votera en 2017 une résolution répondant à l’appel lancé pour la deuxième fois en trois ans à Davos, par le Président Klaus Schwab.
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De quoi s’agit-il ? « Il faut réformer le capitalisme de marché et restaurer la cohérence entre le monde des affaires et le reste de la société » (La Tribune du 11 janvier 2017, Le Figaro du 16 janvier 2017). Déjà, en 2014, le Président de Davos, Klaus Schwab avait avoué que la mondialisation était un échec (Les échos 20 janvier 2014). Capitalisme et mondialisation forment effectivement un tout à réformer
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Parce que les accords internationaux ont une valeur juridique supérieure au droit européen, lequel est supérieur au droit national, c’est bel et bien à ce niveau qu’il faut d’abord agir pour réduire les inégalités et la pauvreté dans les pays et entre les pays, et «restaurer la cohérence entre le monde des affaires et le reste de la société» .
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La courte note ci-jointe (Mondialisation et capitalisme. La réforme est incontournable), rappelle que depuis dix ans, le Monde des affaires a prévenu, le Parlement européen a prévenu, les citoyens et la société civile ont prévenu, le Pape François a prévenu. Sans résultat.
La note contient une annexe importante.
Il s’agit de trois listes de solutions concrètes, tant pour le commerce mondial, que pour le capitalisme de marché. Le repli sur soi n’est pas la solution, mais le refus de réformer serait la pire des réponses.
Mondialisation capitalisme la réforme s'impose
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EUROPE : QU'AS-TU FAIT DE TES PROMESSES ?
Mis à jour octobre 2016
Europe, nous t’aimons encore.
Te souviens-tu de notre mariage ? C’était à Rome. En 1957. Tu rayonnais de bonheur. Nous aussi. Ce mariage avait tout pour réussir. Tu avais des convictions, de solides valeurs, et un caractère suffisamment trempé pour ne pas transiger avec elles. Il était certain que nos enfants seraient bien éduqués, et donc bien armés pour affronter les difficultés de la vie. Tu étais belle, douce et bienveillante. Tes pas, ta voix, le bruit de la clé dans la serrure, tout cela faisait battre quotidiennement notre cœur.
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La lune de miel fut longue et formidable. Et puis, comme hélas cela se produit trop souvent, les premiers coups de canif ont eu lieu. Tu as pris un amant, puis deux, puis cent. Il n’y en avait jamais assez. Aujourd’hui ils sont 30.000 à réclamer tes faveurs. Ils les obtiennent.
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Nous avions bien quelques doutes mais… l’amour était le plus fort. Nous étions aveugles, ou faisions semblant de l’être, croyant servir l’intérêt des enfants. Croyant aussi sauver notre mariage, car nous t’aimons toujours. Parce que l’amour n’est pas rationnel.
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Depuis quelques années, tout s’est accéléré. La situation ne peut plus être cachée.
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Comme toujours en pareil cas, de bonnes âmes se sont chargées de nous ouvrir les yeux. Ce sont les lanceurs d’alertes et quelques auteurs de livres qui nous ont raconté l’intimité de ta vie quotidienne. Barroso chez Goldman Sachs nous a donné le coup de grâce.
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L’un d’entre nous a demandé le divorce. La procédure est en cours. Nous nous contentons de faire chambre à part, espérant toujours. Nous avons mille choses à te reprocher. Nous en évoquons une seule aujourd’hui, car elle est d’actualité, et c’est la plus grave. Si tu acceptes de nous écouter, alors tout redeviendra possible. Aujourd’hui, notre ressenti est que tu travailles pour tes amants. Contre nous.
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Rappelles-toi. Le 20 janvier 2014, dans les Echos, le patron de tes amants (Klaus Schwab, le Président fondateur du Forum Economique Mondial de Davos) publiait une chronique dans laquelle il déclarait que la mondialisation était un échec collectif. Il terminait en confessant que « au fond, le message des militants anti mondialisation du 20 ème siècle était juste. » Oups !
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Nous avons lu cette chronique, persuadés que tu ferais le nécessaire pour identifier les raisons de cet échec et y remédier dans les futurs accords de libre échange. En clair, que tu œuvrerais pour remettre l’Homme et la Femme (c'est-à-dire nous) au centre du dispositif économique mondial.
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C’était sans compter avec les confidences de tes amants sur l’oreiller. Que t’ont-ils dit ? Que cet aveu du Président du Forum économique mondial de Davos n’avait qu’un seul but : dégager leur responsabilité à eux, en la renvoyant sur toi et les Chefs d’Etats, au cas où le système exploserait. En échange de quelques bijoux supplémentaires, ils t’ont demandé de ne rien changer, de continuer à faire comme avant. En clair : « sois belle et tais toi ». Et tu as continué comme avant.
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L’accord de libre échange Canada / Union Européenne (CETA) qui sera signé en grande pompe le 18 octobre, accompagné de grandiloquents communiqués et déclarations communes, nous rétrograde. Il nous place au service du commerce, c’est dire de tes amants. Le commerce, lui, est hissé au rang de finalité. Nous, les Hommes et les Femmes, sommes placés au second rang. Au rang des seuls moyens. Par quel mécanisme ? C’est très simple.
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Si on prend l’article 23.3 point 2 du CETA, on constate que « chaque Etat s’engage à mettre en place des normes de travail minimales acceptables pour les salariés, y compris pour ceux qui ne sont pas couverts par une convention collective ».
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Première réaction : bravo ! Excellent ! Très bien négocié.
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Une petite question cependant : que se passe t-il si un Etat ne tient pas cet engagement ? Réponse : Rien.
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Si on prend ensuite l’article 8.5 point 1 du même CETA (l’un des chapitres sur le commerce). Il interdit à la France de demander aux entreprises (françaises ou étrangères) d’acheter, ou de privilégier une marchandise ou un service produit en France. (Circuit court).
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Si la France demande néanmoins un tel engagement, au nom de l’emploi et de la cohésion sociale, une entreprise Canadienne installée en France pourra immédiatement engager un procès. Elle gagnera.
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Tu le vois, le Commerce et l’argent (c'est-à-dire ce qui appartient à tes amants) sont hissés au rang de finalité dans la mondialisation, car les engagements les concernant sont contraignants. De son côté, l’Homme et la Femme (nous) deviennent un simple moyen, puisque tout ce qui les concerne est facultatif, donc sans grand intérêt, sinon pour la communication.
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Reconnais que nous sommes héroïques de ne pas demander le divorce. Si tu refuses ce qui suit, nous craignons que la rupture soit inévitable. Ce ne sera pas de notre faute.
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Donc, pour la 20ème fois, nous te demandons d’insérer la phrase suivante dans la déclaration commune UE / CANADA que demain mardi 11 octobre, tu vas présenter aux ambassadeurs des 27 pays auprès de l’UE, puisque tu as refusé de le faire dans l’accord lui-même.
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« En cas de différend portant sur les chapitres 23 (commerce et travail) et 24 (commerce et environnement) et si, malgré les efforts réels et vérifiables des parties pour trouver une solution, le différend s’avère insoluble par la voie amiable, il est alors réglé selon les modalités prévues à la section C du chapitre 29 ». (C’est à dire le système d’arbitrage prévu pour les clauses commerciales). Cela remettra l’Homme au même niveau que le commerce.
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Cet amendement va-t-il diminuer les échanges entre le Canada et l’UE d’un seul dollar ? La réponse est évidemment non. Alors, pourquoi le refuser, puisque même à Davos, on tire la sonnette d’alarme ? Pourquoi refuser puisque même les américains ont rendu obligatoires les clauses sociales et environnementales de l’accord transpacifique signé en février dernier, comme ils l’avaient déjà fait dans l’accord KORUS (Etats Unis/ Corée du sud, signé en 2012 ?
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Et pourtant la Grande Amérique a plus d’amants que toi. Ils sont 30.000 lobbyistes à Bruxelles, quand Washington, en compte 35.000. L’Amérique s’est ressaisie. Ne peux-tu te ressaisir également, en souvenir de notre serment commun de 1957 ? Alors nous te pardonnerons tout.
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On t’aime encore, Europe.
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Bertrand de Kermel
Président du Comité Pauvreté et Politique
Echec mondialisation Klaus Schwab Les Echos 20 janvier 2014
Le cancer de la mondialisation : l'inversion des normes sur la planète
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ACCORDS DE LIBRE ECHANGE : ON EN DECOUVRE CHAQUE JOUR !
Mis à jour juillet 2016
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Au fur et à mesure des précisions qui nous sont données nous nous apercevons que cette phrase écrite dans un document du PNUD il y a une dizaine d'année est malheureusement parfaitement exacte : "la mondialisation s'est construite à bride abattue, sans carte ni boussole".
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1 - L'analyse du processus d'adoption d'un accord de libre échange tel que le CETA (c'est à dire l'accord conclu entre l'Union Européenne et le Canada), ou le TAFTA (accord en cours de négociation entre l'Union Européenne les Etats Unis) nous a fait découvrir qu'il est aujourd'hui possible, à partir de Bruxelles, de modifier la Constitution française sans qu'aucun français ne participe à la décision !
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2 - Le nouveau système d'arbitrage qui va être mis en place au proift des investisseurs étrangers ne comporte aucune garantie en matière de corruption des juges qui seront nommés.
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La note ci-dessous vous explique pourquoi. Voilà de beaux sujets pour la campagne présidentielle de 2017 !
Deux problèmes explosifs liés aux accords de libre échange
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LE BAL DES FAUX CULS
Mis à jour le 23 juin 2016.
Nous avons été atterrés en lisant un article du Point intitulé « le bal des faux culs ». On y apprend que, selon la Commission européenne, les gouvernements et tout particulièrement la France ne croiraient pas un instant à ce qu’ils déclarent à la presse sur le TTIP. La France, explique la Commission, déclare aux journalistes qu’elle ne signera pas le TTIP s’il reste en l’état, mais, en interne et avec ses collègues, elle dit le contraire.
Du coup, elle exige que lors du Conseil européen du 28 juin, les Chefs d'Etats confirment le mandat qu'ils lui ont donné, ce qui revient à balayer d'un revers de manche toutes les critiques émises par les sociétés civiles européennes et américaines, et à approuver tout ce qui a déjà été négocié. De la manipulation pure et simple.
La France n’a pas réagi à cet article. De deux choses l’une :
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1 Soit il s’agit d’une superbe tactique,
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2 soit la pensée politique française sur la globalisation est tombée au fond du trou
Nous vous proposons une analyse de la situatiin, avec, au bas de cet article, tous les documents prouvant ce que nous disons.
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1 - Une superbe tactique.
Que peut-on reprocher au TTIP ? Il y a de nombreux problèmes mais le plus fondamental est le suivant. Il concerne la Loi de la jungle qui prévaut dans la globalisation.
Affirmant que le mandat qu’elle détient le lui permet, la Commission accepte les exigences des américains, à savoir : tous les chapitres du TTIP seront contraignants et sanctionnables SAUF ceux qui sont inclus dans ce que l’on dénomme le volet « développement durable », c’est à dire les clauses qui concernent les Hommes et l’environnement. C’est la négation des positions françaises depuis des années.
Cela revient à consacrer politiquement et juridiquement la suprématie du droit commercial sur tous les autres droits, puisque seul, le droit commercial est contraignant et sanctionnable. Cela est très grave, car le TTIP portera sur 40% du PIB mondial. Par conséquent, les règles du TTIP s’imposeront à toute la mondialisation. De plus, le droit international est supérieur au droit européen qui est lui-même supérieur au droit national. Un tel choix est donc gravissime.
Quelle est la position de la France ? Jusqu’à ce jour, elle est diamétralement opposée à celle de la Commission.
1 - En décembre 2015, la France a rendu public un rapport écrit au nom du gouvernement. Sa position est simple :
Page 5 du rapport, on lit : « Pour que le développement durable, dans le cadre des nouveaux objectifs fixés par les Nations Unies, ne soit plus la parent pauvre des accords commerciaux, le respect des droit sociaux et environnementaux ne doit plus être une option. La France portera de combat dans les prochains mois ».
La page 86 contient le détail des propositions françaises. On y lit : « La France formule plusieurs propositions fondées sur la nécessité de disposer dans les accords commerciaux d’un volet contraignant en matière de normes sociales et environnementales.
Toujours page 86, le rapport précise : … il faut « soumettre le chapitre développement durable au mécanisme de règlement des différends au même titre que les clauses commerciales".
2 - Précisons que le Parlement Européen dans sa résolution du 8 juillet 2015 va exactement dans le même sens. (Il en avait même fait la condition à son accord sur le système d’arbitrage).
3 – Il faut enfin ajouter que l’ancien Président de la République, Nicolas Sarkozy, a réclamé par trois fois sur la scène internationale la mise sur un pied d’égalité du droit du travail, du droit de l’environnement et du droit commercial dans le commerce mondial. Il soulignait qu’il s’agissait là d’une avancée décisive pour « humaniser » la mondialisation, qui fonctionne aujourd’hui selon la Loi de la jungle.
Fort de cet ensemble, le 28 juin 2016, le Président de la République, qui représente le peuple français souverain, doit obtenir gain de cause sur ce point, quitte à créerun blocage s'il le faut. Il ne sera pas critiqué, bien au contraire. Thatcher et Cameron étaient les spécialistes des incidents. Ils ont toujours gagné.
C’est la meilleure façon de renvoyer sèchement la Commission Européenne dans ses buts.
Surtout, cela lui permettra de dire aux syndicats et plus généralement au peuple français : « Je suis extrêmement ferme sur la Loi travail, et je le resterai, car la France doit s’adapter aux évolutions de l’économie. En revanche, parallèlement, je me porte garant de l’humanisation de la mondialisation, et, s’il le faut, nous irons au clash en Europe jusqu’à ce que ce point soit réglé. C’est donc un projet global, humain et cohérent que je vous présente. Tant que je serai à l’Elysée, ce sera la position de la France ».
Evidemment, pas de double langage ou de faux semblant négocié en secret avec la Commission, ce serait la pire catastrophe.
2 - La chute au fond du trou de la pensée politique française sur le commerce mondial.
Ce deuxième scénario est celui du désastre et de la médiocrité absolue.
Si par malheur, le Président et ses collègues courbaient l’échine après la fessée que leur a administrée la Commission, et confirmaient le mandat sans remarque, sans interprétation, sans recadrage, sans amendement, alors notre Président n’aurait plus qu’à admettre :
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Que la Commission a dit vrai : les Hommes politiques français tiennent un double langage à Paris et à Bruxelles. (Il faudra l’expliquer aux français).
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Qu'il se place loin derrière les propositions de son prédécesseur, Nicolas Sarkozy, en matière sociale et environnementale (incompréhensible)
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Qu’il aura tourné le dos à la politique française constante depuis plus de dix ans sur la question de la nécessaire humanisation de la mondialisation, sans fournir la moindre explication (incompréhensible).
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Qu’il aura désavoué magistralement son gouvernement sous la pression des plus grandes entreprises mondiales, sans auucune explication (incompréhensible, surtout en ce moment).
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Qu’il aura enfin envoyé un message fort au Parlement européen : « votre résolution du 8 juillet 2015 compte pour du beurre. Moi, Président de la France, je m’assois dessus » (inouï).
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Dans ses mémoires, il pourra se vanter d’avoir participé sciemment et définitivement à la suprématie du droit du commerce dans la mondialisation, le climat étant par conséquent rétrogradé à un niveau secondaire (incompréhensible après Cop 21 organisée par la France).
Tout ça dans une situation qui va finir par ressembler à celle de 1788.
Nous ne croyons pas à ce scénario. Jusqu’à preuve du contraire, nous faisons confiance au Président pour défendre sans trembler l’intérêt général des peuples, dans sa lourde tâche qui vise à tracer le cadre humain de la mondialisation.
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Notre "revendication" est simple : faite ce que vous avez dit.
Bertrand de Kermel
Extraits rapport Fekl déc 2015 pages 5 et 85 à 87
Voir page 16 Résolution du Parlement Européen du 8 juillet 2015
Voir pages 3, 4 et 5 Sarkozy 15 juin 2009 OIT
Voir Page 3 Sarkozy 23 sept 2009 ONU
Voir Page 7 Sarkozy Davos 27 janvier 2010
Lettre Pdt Hollande mandat commission TTIP
Historique humanisation de la mondialisation
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MONDIALISATION : UNE EXCELLENTE NOUVELLE !
Mis à jour avril 2016
Monsieur Matthias FEKL, secrétaire d’État chargé du commerce extérieur, a publkié en décembre 2015 un rapport sur la mondialisation. Ce rapport nous réjouis au plus haut point.
Outre qu'il est une mine d'informations sur le commerce mondial, il contient des mesures permettant de sortir de la tyrannie actuelle qui accorde la toute première priorité au profit à court terme. Il propose la prise en compte des dimensions sociale et environnementale dans tous les accords sur le commerce international. A ce niveau, il se distingue du récent rapport de la Commission européenne sur la "nouvelle stratégie commerciale de l'UE", qui, lui, priorise toujours le profit à court terme.
Historique récent du dossier.
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Avant 2010 : très nombreuses résolutions du Parlement Européen réclamant la prise en compte des dimensions sociale et environnementale dans les accords sur le commerce mondial. Hélas, ces résolutions n'ont jamais été suivies d'effet.
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Janvier 2010 : le Président de la République Française, Nicolas SARKOZY, tape du poing sur la table à Davos. Dans un discours très inhcisif, il demande la mise sur un pied d’égalité du droit du commerce, du droit de l’environnement, du droit de la santé et du droit social. Voir page 7 : Davos-Discours Pdt République France 27 janvier 2010. Hélas, aucun effet concret par la suite.
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Janvier 2014 : Klaus Schwab (Président du Forum économique de Davos) reconnait que la gestion de la mondialisation est un échec collectif. Hélas, aucune réaction du monde politique et du monde des entreprises.
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Juillet 2015 : le Parlement Européen vote une résolution exigeant que le chapitre développement durable du TTIP soit contraignant et sanctionnable par le système d’arbitrage d’Etat à Etat prévue pour le reste de l’accord. Ce chapitre "développemetn durable" contient les dispositions à caractère social, sociétal et environnemental. Voir notamment : page 16 de la Résolution du 8 juillet 2015 Parlement Européen. Hélas, la suite donnée à cette résolution est lamentable. Voir ci-après
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octobre 2015 : la Commisson européenne publie un rapport sur la "nouvelle stratégie commerciale de l'UE", dans lequel elle précise expressément que tous les chapitres concernant le commerce doivent être contraignants, sauf le chapitre "développement durable", c'est à dire le chapitre concernant les Hommes et l'environnemment ! C'est un "bras d'honneur" en direction du Parlement européen. Pour mieux faire avaler la pilule aux peuples, dans son rapport, la Commission ne tarit pas d'éloges sur le chapitre développement durable, tout en le cantonnant dans le seul domaine "incitatif", c'est à dire : "à vot' bon coeur, Messieurs-dames". . Le commerce pour tous (rapport de la Commission Européenne)
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Décembre 2015 : Le Ministre Matthias FEKL publie un rapport exigeant qu'à l'avenir, les volets "développement durable" des accords bilatéraux sur le commerce soient contraignants et sanctionnables par le système d’arbitrage d’Etat à Etat prévu dans ces accords. C'est une réponse aussi digne que cinglante vis à vis de la Commission. Voir pages 5 et 86 et suivantes
A la page 5 de son rapport, Matthias Fekl écrit notamment: "Pour que le développement durable, dans le cadre des nouveaux objectifs fixés par les Nations Unies, ne soit plus le parent pauvre des accords commerciaux, le respect des droits sociaux et environnementaux ne doit plus être une option. La France portera ce combat dans les prochains mois : Stratégie du commerce extérieur de la France et politique commerciale européenne
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Avril 2016 : La France et l’Allemagne publient un communiqué commun sur le TIIP, dans lequel elles évoquent plusieurs points économiques fondamentaux (convergence règlementaire, marchés publics, services, agriculture, règles d’origine des produits etc…et le volet « développement durable », qui comprend les aspetc sociaux et environnementaux.
Le Communiqué précise : « nous voulons un chapitre ambitieux et efficace. Nous voudrions que les États-Unis prennent des engagements ambitieux sur le travail et l’environnement, dans le but de mettre en place un modèle à travers le Partenariat transatlantique. Cela nécessite d’avoir un accord qui aille au-delà des accords commerciaux existants en ce qui concerne la promotion et la mise en œuvre des normes du travail et la protection de l’environnement ».
C’est moins incisif que le rapport FEKL de Décembre 2015 ou la résolution du Parlement Européen du 8 juillet 2015, mais c’est tout de même un pas en avant non négligeable, et c’est signé par l’Allemagne. Il est désormais impossible, pour la Commission, d’accepter des dispositions non contraignantes, car elles n’iraient pas au-delà des accords commerciaux existants
TTIP. Exigences allemandes et françaises
Il serait misérable que la Commission ignore superbement cette demande conjointe du gouvernement français, du gouvernement allemand et du Parlement européen. Rappelons d'ailleurs que l'article 3 du traité de l'UE oblige la Commission à prioriser le développement durable. La Commission ne peut pas le piétiner. Un traité, signé par 28 peuples, cela se respecte tant dans sa lettre que dans son esprit.
Si elle ignore d'une part la demande de la France et de l'Allemagne ainsi que celle du Parlement européen, et si elle considère d'autre part que l'article 3 du traité sur l'UE n'est pas contraignant (ce qui semble exact), elle apportera la preuve que l'on peut s'asseoir, en toute impunité, sur les dispositions juridiques non contraignantes et non sanctionnables devant les tribunaux, quand bien même il s'agirait du traité fondateur de l'UE. CQFD.
Après cela, on s'étonnera du résultat régulier des élections dans les 28 pays.
Bertrand de Kermel.
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STATISTIQUES : DE GROS MENSONGES SONT PUBLIES EN VOTRE NOM
Novembre 2015
Vous trouverez ci-dessous deux articles parus dans économie matin en octobre 2015. Ils montrent que l’ont fait dire à certaines statistiques ce qu’elles ne peuvent par dire. Cela déstabilise le citoyen "lambda", puisque la réalité quotidienne ne confirme pas le sstatistiques. Un élément de plus qui accroît le fossé entre les citoyens et les politiques.
Trois exemples.
1 – Déficit budgétaire français. Le déficit de la France 2014 est de 74 milliards d’euros. Rapporté au PIB (2.134 €), cela fait 4%. A priori, ce n’est pas un drame.
Eh bien, si, c'est un drame, parce que cette façon de présenter le problème est biaisée. Voici ce qu’on lit dans le premier article : …. « Pour faire les choses à la louche, en 2014 l’Etat a dépensé 400 milliards, il en a rentré 326 (impôts), ce qui fait un déficit de 74 milliards d’euros… mais ces 74 milliards, ce n’est pas au PIB c’est-à-dire la richesse des autres qu’il faut le reporter, mais aux 326 milliards d’euros de revenus et donc de recettes. Vous obtenez donc 27% de découvert par rapport à vos dépenses ».
Il est vrai qu'aucun particulier ne pourrait agir de la sorte pendant plusieurs années. Notre situation est donc gravissime.
2 – Chômage en France. Le même article montre que le chômage est bien plus élevé qu’on le dit. (30% !)
L'auteur rappelle d'abord que l'on calcule le chômage par rapport à la population active. il ajoute que "compter les fonctionnaires, qui par définition ne sont jamais au chômage, est "’une bêtise intellectuelle et statistique qui évidemment confine au mensonge".
Sur ces bases, son raisonnement est le suivant : "Au dernier pointage toutes catégories confondues et en rajoutant les RSA qui ne sont pas inscrits à Pôle emploi, nous avons en gros 7 millions de personnes sans emploi.
En face une population active totale d’environ 28,6 millions de personnes.
Un nombre total de fonctionnaires de 5,6 millions.
Soit 28,6 – 5,6 = 23,6 millions de gens dans la vraie population active, de ceux qui risquent d’être un jour au chômage.
Nous obtenons donc un taux de chômage de 7 millions sur 23,6 soit 29,6%…"
Voilà pourquoi il est si difficile de trouver un emploi aujourd'hui.
3 – Chômage aux Etats Unis. Le deuxième article décortique les statistiques américaines sur le chômage. La conclusion est claire : le taux de chômage aux USA est de 10 % et non pas de 5,1 %.
Selon l'auteur, « le chiffre de 5,1 % n'est pas faux (tout dépend de la définition que l'on veut donner au taux de chômage : c'est aussi un outil politique...) mais il ne décrit absolument pas la situation de l'emploi puisque de nombreux américains qui ne travaillent pas ne sont pas pour autant considérés comme chômeurs.
Pour être cohérent, le taux de chômage devrait plutôt se situer aux alentours de 10 % (9,7 % est la moyenne des 2 estimations précédentes). Ce chiffre permet par exemple de comprendre pourquoi tant de personnes bénéficient aujourd'hui de programmes alimentaires et pourquoi la Fed hésite tant à remonter ses taux (fin 2015 ? 2016 ? )
En effet, aux Etats Unis, il y a officiellement 7.915.000 chômeurs mais 94.610.000 personnes qui ne sont plus comptabilisées dans la population actives (mais en âge de travailler)".
Oups ! Et ne parlons pas de la qualité des emplois, ni de l’endettement des étudiants américains qui s’élève au 31 décembre 2014 à 1 160 milliards de dollars, soit plus que la dette totale des cartes de crédit américaines.
(Source de ce dernier chiffre : Le Monde Economie 18 février 2015)
Comment imaginer que la pauvreté puisse diminuer dans ce contexte ?
Le vrai chiffre du chômage en France ? 30% ! Preuves et explications.
Quel est le vrai taux de chômage aux Etats Unis ?
Bertrand de Kermel
LA NATION ET LES MINORITES
septembre 2015
Même si l’image « choc » qui a électrocuté l’opinion publique mondiale il y a quelques jours ne reflétait pas la vérité qu’elle était censée incarner, le problème de fond est, lui, bien réel : au nom des droits humains, nous avons un devoir collectif de solidarité, sans pour autant tomber dans la naïveté, car les islamistes les plus radicaux rôdent autour des réfugiés.
Ce devoir de solidarité nous impose un deuxième devoir : gérer les conséquences de cet accueil.
Nous avons le choix. Soit nous laissons se développer davantage dans notre pays les communautarismes, et nous continuons de fragiliser notre modèle républicain, soit nous profitons de cette occasion, pour redéfinir de A à Z, en détail et sans passion la politique de la France avec ses toutes minorités.
Selon le Haut Conseil à l’Intégration (rapport du HCI de 2012 ) si la France n'a pas abandonné son modèle républicain, elle l'a fragilisé en donnant une dimension excessive à la notion de diversité culturelle, au détriment de l'intégration. Ce constat ne peut pas rester sans suite. L'enjeu est majeur. Les radicaux l'ont compris.
Reconnaissons qu’aujourd’hui, c’est tout et n’importe quoi sans aucun fil directeur : les piscines, le sport à l’école, la viande, les cantines, le voile, la burqua, la charia, le sexe du médecin qui soigne des musulmanes, les prières dans la rue et les critiques sur les constructions de mosquées (tant pis pour les contradictions !) etc… Quelle est la politique de la France, quel est son fil rouge ? Nul ne le sait. Du coup par coup, des décisions de circonstances, des rodomontades. On a pu lire sur Facebook que les policiers sont souvent invités à faire semblant de ne pas voir des burkas. Si cela est vrai, c'est honteux pour la République. Voilà qui explique aussi les peurs des opposants à l'accueil des réfugiés. Difficile de les blamer sous cet angle.
Ne pas traiter ce problème, alors que de l’aveu même de François Hollande et Angela Merkel le « phénomène actuel d’immigration de masse est une situation exceptionnelle, mais qu’elle va durer », serait une faute politique gravissime. D’autant plus que nous devons nous préparer à de nouvelles vagues d’immigration liées au dérèglement climatique. Déjà, des animaux migrent. Les Hommes suivront lorsqu’ils n’auront plus rien à perdre. Le rapport du HCI contient 18 propositions ...
L’article ci-après développe tous ces points. Voir aussi : La Nation et les minorités.
Bertrand de Kermel
METTRE LE DROIT DE L'ENVIRONNEMENT, LE DROIT DU TRAVAIL ET LE DROIT A LA SANTE A EGALITE AVEC LE DROIT DU COMMERCE
Août 2015
1 - Dans sa résolution du 8 juillet 2015, relative au contenu de l'accord de libre échange transatlantique (souvent dénommé TTIP ou TAFTA),le Parlement Européen a expressément demandé "que le chapitre sur le développement durable soit contraignant et exécutoire et ait pour objectif la (ratification), la mise en œuvre et l'application intégrales et effectives des huit conventions fondamentales de l'Organisation internationale du travail (OIT) et de leur contenu, de l'Agenda pour le travail décent de l'OIT ainsi que des accords internationaux fondamentaux dans le domaine de l'environnement; les dispositions doivent viser au renforcement de la protection des normes en matière de travail et d'environnement; un chapitre ambitieux sur le commerce et le développement durable doit également comporter des règles sur la responsabilité sociale des entreprises basées sur les principes directeurs de l'OCDE à l'intention des entreprises multinationales et un dialogue clairement structuré avec la société civile".
2 - Cette position rejoint celle de Monsieur BAN KI MOON, secrétaire Général des Nations Unies, lequel, dans un discours du 3 juin 2011, déclarait : : «Nous ne pourrons construire un monde juste et équitable que lorsque nous accorderons un poids égal aux trois composantes du développement durable, à savoir les composantes sociale, économique et environnementale. Si nous voulons assurer durablement la réduction de la pauvreté, la sécurité alimentaire et nutritionnelle et un travail décent aux populations toujours plus nombreuses, il nous faut faire le meilleur usage possible de notre patrimoine naturel ».
Cette idée est bel et bien un des points clés de la remise de l’économie au service de l’Homme, et de la lutte contre la pauvreté.
Le refus de la prendre en compte est probablement la principale raison pour laquelle Klaus Schwab, Président du Forum Economique Mondial décrait en janvier 2014 que la gestion de la mondialisation était un échec.
Il serait criminel que la Commission Européenne fasse semblant de ne pas avoir vu le problème, dans sa négociation de l'accord transatlantique de libre échange.
Ce thème est largement développé dans le chapitre intitulé "MONDIALISATION DAVOS " dans l'onglet "VOLET ECONOMIQUE".
Voir aussi : lettre à Madame Malmström
Bertrand de Kermel
NE PAS CONFONDRE LIBERALISME ET DEMOCRATIE
Juillet 2015
La démocratie (l’un des plus beaux mots de la langue française) rime mécaniquement avec la liberté. Liberté de penser, de parler, d’agir, de créer, d’entreprendre, de circuler etc ...
En revanche, le mot : libéralisme, proche de liberté, est trompeur, car il ne rime pas mécaniquement avec la démocratie, tant s'en faut.
Le libéralisme (surtout l’ultra libéralisme ou le néo libéralisme, comme on veut) n’a nul besoin de démocratie pour fonctionner. Il vit très bien dans les dictatures. Total ne s’est jamais plaint de la dictature birmane, par exemple.
C’est ce qui explique par exemple, que dans la négociation sur l’accord transatlantique de libre échange (TTIP ou TAFTA), les américains refusent de ratifier six des huit conventions fondamentales de l’Organisation Internationale du Travail, qui sont pourtant le « minimum minimorum » nécessaire dans une démocratie, ou encore, pour utiliser une formule provocatrice : le « bol de riz » social.
Il s’agit des conventions suivantes :
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n° 29 (travail forcé, 1930),
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87 (liberté syndicale et protection du droit syndical, 1948),
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98 (droit d’organisation et de négociation collective, 1949),
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100 (égalité de rémunération, 1951),
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111 (discrimination (emploi et profession), 1958)
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et 138 (âge minimum, 1973).
Ils s’attribuent ainsi un avantage compétitif indû. Peut-être veulent-ils que leurs entreprises puissent continuer à faire travailler dans des conditions inhumaines des condamnés à mort chinois, de façon à pouvoir mettre en marché des produit à prix compétitifs…
Le refus de ratification de la convention N° 29 (qui date de 1930 !) est tout simplement inacceptable, d'autant plus que les 28 pays composant l'Union Européenne ont ratifié ces huit conventions. Problème : l’Union Européenne s’en fiche complètement, et ne veut surtout pas ferrailler sur ce point pour ne pas vexer nos amis américains.
Avec une telle position, l'UE travaille contre la démocratie et non pas pour la démocratie. Elle travaille pour les oligarques mondiaux qui ne veulent pas entendre parler de la moindre contrainte sociale, même limitée à la simple décence.
Bertrand de Kermel